Commémoration
L'institut CGT d’Histoire Sociale d’Alsace et le secteur fédéral des cheminots CGT de Strasbourg
67e anniversaire de l’exécution de Georges WODLI par les nazis
*******
Jeudi 8 Avril 2010 à 9h45
RDV quai n°1 de la gare de Strasbourg
Dépôt de gerbe devant la stèle du quai N°1 de la gare de Strasbourg à 9h45
Inauguration d’une plaque à 10h30 au Parking Wodli (puis navette ferroviaire vers Bischheim)
Dépôt de gerbe à 11h45 au Technicentre SNCF de Bischheim
***************************************
Notre camarade Georges WODLI
Le jeudi 8 avril 2010, l’Institut CGT d’Histoire Sociale d’Alsace et le secteur fédéral des cheminots CGT de Strasbourg, organisent des cérémonies de commémoration du 67ème anniversaire de l’exécution de Georges WODLI par les nazis.
Notre camarade Georges WODLI, membre du Comité Central du PCF, combattant de l’O.S. (organisation spéciale), FTP est mort sous la torture dans la nuit du 1er au 2 avril 1943.
++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++
Né le 15 juin 1900 à Schweighouse, dans le Bas-Rhin, dans une famille pauvre de protestants orthodoxes, l’aîné d’une famille de six enfants, Georges WODLI entre comme apprenti ajusteur, aux Ateliers de Bischheim : il n’a que quatorze ans.
Quatre ans plus tard, en 1918, il est incorporé dans la marine de l’Empire, à Wilhelmshaven et participe au soulèvement révolutionnaire « spartakiste » des marins et des soldats.
Par la suite, il décide d’apprendre la langue française, se rend à Paris où il parvient à se faire embaucher aux usines Farman (aviation).
Il y participe aux luttes sociales. Cette activité militante favorise sa rencontre avec Pierre Sémard (secrétaire général du PCF 1924-1928). Il se marie en 1923, à Salomé Felten, une Alsacienne, et, peu après, adhère au Parti communiste français.
Il quitte ensuite la capitale , se réinstalle en Alsace et réintègre les Ateliers de Bischheim.
Les syndicats des cheminots sont alors divisés : Georges WODLI milite pour l’unification du mouvement. Il fut aussi de ceux qui jetèrent les bases de l’action éducative de l’organisation ouvrière. Ces différents engagements lui valent d’être élu, en 1930, secrétaire général de l’Union des syndicats des cheminots d’Alsace-Lorraine. Menant de front son activité syndicale et politique, partout - de Bâle à Metz en passant par la vallée de la Bruche -, il s’emploie à développer l’idée unitaire qui allait assurer la victoire du Front populaire.
Sur l’Europe, les nuages s’accumulent. Le 3 septembre 1939, la population de Strasbourg est évacuée en Dordogne. Georges WODLI se voit alors réaffecté au dépôt de Gretz, en Seine-et-Marne. Le gouvernement Daladier interdit par décret le 26 septembre 1939 le PCF : le Parti communiste entre dans la clandestinité. Le cheminot alsacien s’efforce de renouer les liens entre les militants dispersés. Il arrive à Paris, en septembre 1940, après la débâcle, et, en janvier 1941, franchit les Vosges sous le pseudonyme « Jules » : chargé par le Parti communiste français clandestin de rétablir la liaison avec les Alsaciens et d’y organiser la résistance.
Il participe à la mise en place de l’édition bilingue de « l’Humanité » clandestine, et dirige le réseau WODLI organisant la résistance communiste dans la région en liaison avec le groupe MARIO (actif en Moselle) pseudonyme du communiste mosellan Jean BURGER arrêté en 1942 et mort en déportation en 1945.
Expulsée, sa famille se réfugie à Gretz (Seine-et-Marne). En tentant de la retrouver, il échappe à un piège de la police. Il passe une dernière fois la frontière lorraine en direction des zones « françaises », le 31 juillet 1942. Enfin, au cours du mois d’octobre, la police « française » l’arrête à Chatou (Yvelines), puis le livre à la Gestapo.
Les nazis l’internent au camp de Schirmeck-Labroque. Georges Wodli espère encore en un procès public. Vain espoir. Privé de nourriture, torturé, il est transféré au siège de la Gestapo, rue Sellenick, à Strasbourg, et, de nouveau, soumis à la torture. Georges Wodli ne parle pas. Il meurt d’épuisement.
Il fut nommé à titre posthume Chevalier de la Légion d’honneur le 31 janvier 1961 avec le grade de sous-lieutenant cette nomination comporte l’attribution de la Croix de Guerre avec palmes
*************************
Le 23 février 1943 en Alsace, lors du procès de plusieurs militants communistes, le jeune cheminot René BIRR lance à l’adresse du président du tribunal nazi :
« Nous nous battons contre les barbares comme vous. Nous avons rassemblé des armes pour vous chasser de notre pays. Vous allez tous périr, même si je dois mourir. Notre exemple, lié à celui du combat héroïque de l’armée rouge, fera naître des milliers de nouveaux combattants. Notre province redeviendra libre.»
René BIRR vingt ans fur condamné à mort et décapité le 1er juin 1943 à Stuttgart avec ses camarades Eugène BOEGLIN-40 ans ; Auguste SONTAG – 22 ans tous deux instituteurs à Winzenheim et Adolphe MURBACH - 41 ans ouvrier-menuisier de Colmar. Ils étaient tous membres du Parti communiste français et du réseau WODLI.
Le 29 juin 1943, quatre autres responsables communistes sont fusillés à Stuttgart. Il s'agit de Édouard SCHWARTZ de Lutterbach, Marcel STOESSEL et Alphonse KUNTZ de Mulhouse, et René KERN de Niedermorschwihr.