60 ans OTAN

Publié le par PCF 67

TOUS à STRASBOURG le 4 avril.

" Le 4 avril 2009 aura lieu à Strasbourg une grande manifestation internationale à l’occasion du 60ème anniversaire de l’OTAN.

Cet événement, auquel nous allons contribuer très activement, est déjà en préparation.

Des collectifs unitaires très diversifiés français et allemand, avec d’autres participations européennes, notamment britanniques, travaillent ensemble pour faire de ce 4 avril -avec des initiatives diverses en France et en Allemagne- un très grand moment de mobilisation populaire et d’exigences politiques de haut niveau pour cette refondation européenne, cet autre rôle de l’Europe dans le monde que nous sommes de plus en plus nombreux à vouloir construire sur notre continent et notamment en France.

Ce 60ème anniversaire de l’OTAN pose des questions décisives sur le mouvement du monde. Ces questions là, il nous faut les prendre à bras le corps.

Ce que rappelle ce 60ème anniversaire de l’OTAN c’est d’abord l’échec majeur des logiques de guerre et des politiques de puissance qui ont constitué hier le coeur de la stratégie et des choix idéologiques de l’administration néo-conservatrice de George Bush.

Cet anniversaire marquera la fin d’une période désastreuse pour les relations internationales et en particulier pour le Moyen-Orient. Le néo-impérialisme de Bush a montré ses limites et les tragédies auxquelles il a conduit.

Les problèmes, les crises, cependant, sont toujours là, comme le montre une terrible actualité au Proche-Orient, en Afghanistan ainsi qu’une situation toujours problématique en Irak. Et les attentes, par exemple en Amérique latine, sont particulièrement fortes.

Quelle que soit la politique de la nouvelle administration des Etats-Unis, avec l’arrivée de Barak Obama qui suscite beaucoup d’espoir surtout parmi le peuple américain, l’Europe est et sera devant sa responsabilité.

On ne peut pas, en effet, se réclamer, comme beaucoup le font d’une Europe politique, et refuser de chercher pour l’Europe les moyens d’un rôle indépendant et efficace pour contribuer à résoudre les crises et les conflits, faire appliquer le droit international, faire reculer les ingérences, faire respecter la Charte et les résolutions des Nations Unies... c’est-à-dire peser réellement en faveur d’un nouvel ordre international de paix, de justice et de libertés.

On ne peut pas prétendre -comme Nicolas Sarkozy- faire d’un partenariat euro-méditerranéen de sécurité, de démocratie et de coopération une dimension essentielle de la politique européenne tout en laissant à d’autres -aux Etats-Unis en particulier- le soin de traiter ce qui constitue une -sinon la- question essentielle pour le monde arabe et pour le Moyen-Orient : la question de Palestine.


Oui, l’Europe et ses Etats membres sont devant leur responsabilité. Une lourde responsabilité.

En bombardant Gaza durant 3 semaines, au prix d’une multiplication de crimes de guerre, au prix d’un bilan humain, mais aussi économique et social, tragique et sidérant, les dirigeants israéliens ont montré une fois encore leur mépris de la justice et celui des droits du peuple palestinien.

Il y a beaucoup à dire sur cette septième guerre d’Israël. Au point où une enquête internationale et des sanctions sont à l’ordre du jour dans le débat politique. Soulignons simplement mais avec force que cette guerre a remis au sommet des priorités politiques internationales l’exigence d’une solution juste et durable au conflit,
l’exigence de l’édification d’un Etat palestinien souverain dans les frontières d’avant juin 1967.

La responsabilité des Européens est donc clairement définie : soit ils se décident enfin à agir avec détermination pour la paix, la justice, pour une sécurité au bénéfice de tous, soit ils ne pourront que constater la mise en place des conditions d’une prochaine guerre, une énième crise... C’est cela la leçon politique essentielle de la guerre d’Israël contre le peuple palestinien à Gaza. Cette crise majeure a ouvert une nouvelle donne politique internationale pour le Proche-Orient. Les Européens doivent en prendre la mesure et engager les initiatives qui s’imposent d’urgence.

Une part déterminante de la crédibilité de l’Europe se joue au Sud, en Méditerranée notamment. Il n’y a pas d’avenir pour l’Union européenne sans un investissement politique, institutionnel, économique, culturel qui fasse d’une Europe refondée un acteur majeur et positif de la paix, et de la coopération dans toute cette région.

D’où l’importance considérable que nous devons attacher à la redéfinition d’une politique européenne pour la sécurité internationale, pour le règlement des conflits et le désarmement, dans une conception nouvelle, en liaison étroite avec la politique de coopération au développement.

Cette même politique de coopération et d’aide au développement doit aussi sérieusement retenir notre attention.

La crise systémique du capitalisme promet, en effet, de lourdes conséquences économiques et sociales en particulier pour les pays qu’on appelle « les moins avancés » et en particulier les pays d’Afrique. La grave dérive néo-libérale des accords de partenariat de l’Union européenne avec ces pays ont déjà ouvert un contexte d’affaiblissement, d’appauvrissement et de dépendance aggravés.

C’est ce qui a conduit, lors du sommet Europe/Afrique de décembre 2007 à Lisbonne, les chefs d’Etat africains à une résistance nouvelle, montrant, ici aussi, les limites d’un mode de gestion et d’exploitation tourné en priorité vers les intérêts des capitaux et des multinationales européennes.

Là aussi, la responsabilité européenne est considérable. Dresser des murs dans le cadre d’une politique de tri répressif et ultra-sélectif des migrants est une stratégie à la fois inhumaine, indigne et vouée à l’échec. Là aussi, la crédibilité de l’Europe est en question, face au formidable enjeu du développement durable, de l’avenir de l’Afrique et de la question du sous-développement.


Changer d’Europe, cela veut donc dire aussi que l’Europe doit changer de rôle dans le monde.

Ni membre subalterne de l’OTAN sous tutelle américaine, ni Europe puissance à prétention dominatrice.

Nous voulons une Europe qui soit un acteur mondial positif et indépendant, agissant pour un nouveau système de sécurité sur le continent européen et dans le monde, à l’initiative pour la coopération et le développement durable, pour le désarmement nucléaire, pour l’élimination de toutes les armes de destruction massive et contre leur prolifération.

Changer d’Europe pour contribuer à changer les relations internationales et le monde : c’est d’une exigence de pleine actualité."

Publié dans Otan

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