NON à l'intégration de la France dans l'OTAN

Publié le par PCF 67

Communiqué du Parti Communiste Français du Bas-Rhin.


A Munich,  même avec la méthode Coué…Nicolas Sarkozy a – forcément - bien du mal à démontrer que l’intégration complète de la France dans l’organisation militaire de l’OTAN est une «garantie» d’indépendance et de liberté.

 

Lors de la 45ème Conférence annuelle sur la Sécurité à Munich le Vice-président des Etats-Unis, Joe Biden, a souligné le soutien de Washington à la participation pleine et entière de la France à l’ organisation militaire intégrée de l’ OTAN. Cette intégration devrait être annoncée officiellement en avril prochain à Strasbourg, à l’occasion des cérémonies du 60ème anniversaire de l’Organisation atlantique.

Pour Nicolas Sarkozy cette intégration complète traduirait la volonté d’ être «un allié indépendant, un partenaire libre des Etats-Unis». Le Président de la République reprend à son compte la fable selon laquelle plus le mensonge est gros, plus il a de chance de passer pour la vérité…

 

Comment  pourrait-on être plus indépendant en appartenant complètement à une organisation politico-militaire intégrée  et entièrement dominée par les Etats-Unis? La réponse appartient à la fois à la bonne vieille méthode Coué et à quelques «conditions»… qui sont autant de subterfuges et de facteurs aggravants : la France conforterait son indépendance en obtenant premièrement un rôle de direction plus important au sein même de l’OTAN – en particulier deux commandements importants au sein de l’ Alliance - et en faisant avancer l’Europe de la sécurité et de la défense.

 

De tels arguments sont inacceptables. Assumer un rôle de direction n’ira pas sans lourdes contre-parties. Que fera N. Sarkozy lorsque Washington exigera une solidarité plus forte ou un engagement militaire accrus en Afghanistan ou ailleurs? Quant à la politique européenne de sécurité et de Défense, elle n’a jamais eu pour vocation l’indépendance de ses membres. Les traités sont très clairs : cette politique doit, en effet, être «compatible avec» l’OTAN. Le traité de Lisbonne comporte même une clause de solidarité politique et militaire semblable à celle du Traité de l’Alliance. L’esprit atlantique de la construction européenne actuelle ne s’est jamais démenti. Il s’est en revanche concrétisé. C’est même une des raisons de son rejet populaire et du manque de crédibilité d’un rôle politique autonome de l’Europe dans le monde.

 

Nicolas Sarkozy affirme aussi que son projet pourra améliorer la confiance entre l’Union européenne et la Russie. Mais tous les renforcements de la pression militaire euro-atlantique (comme l’installation en Pologne et en République tchèque de systèmes anti-missiles américains très déstabilisants pour la sécurité internationale) n’ont fait jusqu’ici qu’augmenter les craintes et les ripostes sécuritaires et militaires russes. Ce sont encore les tensions qui risquent de progresser le plus.

 

Enfin, Nicolas Sarkozy fait de l’accueil d’un bataillon de l’armée allemande sur le territoire français un événement majeur. Une page est tournée, dit-il.

Mais le problème n’est pas celui de la réconciliation franco-allemande, même si le souvenir de la dernière guerre subsiste.

La question principale est de savoir pour quelles missions, pour quels objectifs et dans quel cadre politique et sécuritaire s’inscrit une telle opération.

A l’évidence, c’ est encore pour renforcer l’Alliance, pour préparer l’intégration complète de la France dans son organisation militaire en s’arrimant plus encore à une Allemagne très étroitement liée à l’ OTAN.

 

Il est consternant que la France puisse ainsi jouer un rôle pilote dans cette politique de puissance et dans la restructuration d’une coalition  de guerre et de domination qui n’a fait qu’exacerber les crises et les conflits dans le passé le plus récent. Les années Bush démontrent à quels échecs et à quelles tragédies ce genre de politique peut conduire.

Le Parti Communiste Français exprime sa condamnation d’un tel choix qui affaiblira la France et sa capacité à répondre positivement aux attentes qui s’expriment dans le monde. Le contexte international d’aujourd’hui appelle plus que jamais une refondation complète des principes, des politiques et des moyens de la sécurité européenne et internationale dans une conception nouvelle qui privilégie le règlement politique des conflits, la prévention des crises, le désarmement, la démilitarisation des relations internationales, la réponse aux besoins sociaux et aux exigences du développement humain durable dans toutes ses dimensions.

Ni la France ni l’Europe ne doivent être associées à une stratégie fondée sur la hiérarchie des puissances, sur la force et sur la guerre.

Il faut à la fois changer d’Europe et dissoudre l’OTAN.

Cela s’impose comme une réponse nécessaire aux enjeux mondiaux de la nouvelle période.

Strasbourg le 9 février 2009

Publié dans Otan

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article